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Le ramassage des poubelles est un vrai débat de société.

Deux visions s’affrontent dans le règlement du conflit des éboueurs. Les élus de Toulouse Métropole souhaitent à terme privatiser le service et par leur proposition financière régler l’affaire économiquement au moindre coût, et la proposition des éboueurs qui souhaitent que soit reconnue la pénibilité dans toute sa dimension pour limiter cet enfer au quotidien.

Comme dirait Jean Yanne : « tout le monde veut sauver la planète mais personne veut descendre les poubelles ». Et pourtant, Il y en a même qui les amènent, les portent, les conduisent aux dépôts dans des conditions difficiles, par tous mes temps, tous les jours pour une paie de catégorie C de la fonction publique. Il faut savoir de plus que le privé a moins de CDD aujourd'hui (17%) que le public (21%). Cette direction est obligée d'embaucher de nombreux contractuels déstabilisant le service (qui veut faire carrière à la DMT dans ces conditions?). Les titulaires doivent de plus former régulièrement les nouveaux.

Du coté de la politique économique TM.

On rabâche à qui veut bien l’entendre qu’il faut réduire le coût des services publics comme l’atteste la première vidéo de notre nouveau DGS dès son arrivée. Les agents finissent par en rire (nerveux) au vu du mimétisme acquis par chaque membre de l’administration depuis 20 ans. A quand le renouvellement?

La volonté affichée ici est de faire rentrer les éboueurs dans la norme des 35 heures avec, à la clef, la volonté de privatiser le service pour faciliter la gestion du personnel, oh pardon des ressources humaines (l’Homme est un moyen comme les finances, les techniques ou le matériel). Bien sûr, si la collectivité parle à demi mot de la pénibilité, c'est que sa grande peur est l’ouverture de la boite de Pandore. Car d’autres services seraient amenés à faire entendre leur revendications en journées de récupérations ou financement comme les travailleurs sociaux, les Atsem de la ville, les agents d’accueil, de la propreté, tes encombrants, tous ces métiers méprisés pénibles très faiblement rémunérés et porteurs comme les agents de la la filière hospitalière de lien social mais qui s'en soucie? La ville de Tarascon sur Ariège, par ailleurs, inconnue par notre DGS, est à la pointe du respect de la pénibilité. Si Tarascon l'a prise en compte, Toulouse Métropole en est-elle capable? Seraient-ils plus humains à Tarascon ou plus riches?

Alors que des évolutions ont déjà été réalisées dernièrement dans cette direction de Toulouse Métropole  avec des allongements de tournée et des réorganisations des pôles… il faut continuer à modifier le système sans véritable négociation pour occuper les gens, les empêcher de réfléchir tout en dégradant leur conditions de travail. Changer pour que rien ne change. Ce système de pensée est désuet, rétrograde et inadaptée.

Une énième réorganisation de l’ensemble des services est encore dans les tuyaux pour 2024. Ces services techniques seront-ils toujours dans le jalon public à cette date? Les élus ne se sont pas encore prononcés malgré nos demandes. Manque de transparence de la puissance publique face à une intersyndicale réunissant l’ensemble des syndicats et des élus du personnel. Privatiser, c'est se débarrasser de cette mission publique qui ne permet pas une communication valorisante de la ville. Mais pour privatiser, il faut que le privé (Véolia?) puisse être intéressée d'où la diminution des charges.

Du coté des agents, la volonté est de moderniser l’outil de travail (charges lourdes, matériel vétuste…) et de travailler dans des conditions adaptées à la charge confiée. Pour parler de pénibilité, il faudrait que chacun se mette en situation de ripper derrière un camion poubelle pour comprendre la pénibilité ou plutôt la double pénibilité. Pas un jour, mais des années.

La première réalité est de se lever tous les matins à 4 heures. La plupart du temps se coucher plus tôt ne permet pas de trouver le sommeil. Ces rythmes sont inadaptés aux rythmes biologiques et la vie de famille nécessite des aménagements, Bref, vous commencez à 5 heures par tous les temps. La plupart du temps, il fait nuit.

La seconde est de se trouver dans la difficulté de se maintenir derrière un camion à monter et descendre constamment une marche de 43 centimètres équivalent à une hauteur de chaise, 800 à 1000 fois,  dans une odeur que l’on peut qualifier de pestilentielle...et pendant 5 heures!

A chaque arrêt, des déplacements incessants pour aller chercher les poubelles, les amener au camion , les ramener et parfois les vider à la main quand elles sont tassées.

Certains se demandent alors « Mais pourquoi courent-ils alors que ces déplacements peuvent être accidentogènes ? Ils courent pour terminer au plus vite. Ce qui est vécu au quotidien nécessite de retrouver un équilibre de vie au plus vite. La fatigue générée pendant ces 5 heures non stop, agrippés au camion dans des odeurs irrespirables, poussent à terminer cette tournée le plus rapidement possible. Multiplier cette dépense physique et morale pendant des années et vous pourrez parler de cette pénibilité. C’est la seule direction où les agents ont établi de manière systémique cette réduction du temps de travail.

5 heures dans ces conditions est une durée qui ne doit pas évoluer. Car derrière, l'allongement des tournées est toujours possible. Si ce n'est pas par la Métropole, ce sera par le privé. La pénibilité demandée est à hauteur de 33 %. Parce que le travail est doublement pénible et parce qu’il est mal payé comme tous les travaux pénibles (pratiquement tous sont en catégorie C). Il faudrait faire comprendre de plus à nos élites que même en travaillant aujourd’hui en catégorie C, on a du mal à joindre les deux bouts.

Alors, est-ce que la communication politicarde prendra - t- elle le pas sur la vie des agents ? Combien de temps encore les médias couvriront ces hommes (très peu de femmes) qu’on ne souhaite pas voir ? Cette pénibilité insuffisamment reconnue à chaque passage dans nos rues doit être mise au devant de la scène. La gestion de nos déchets nécessite une autre considération de ces métiers que personne ne recommande et qui mérite de notre part, une véritable considération.

Pour le bien de tous car ces métiers là sont indispensables. Les offrir au privé est une fuite en avant. Pour diminuer encore et encore le prix du service ou pour un gage de qualité du service rendu ? Lâcher les éboueurs fait-il partie de la politique de responsabilité sociale des entreprises largement véhiculée par la COMMUNICATION de l'équipe d'élus ?  Est-il nécessaire de répondre quand nous connaissons déjà les réponses? Et vous, vous en pensez-quoi?

Tag(s) : #dans les services
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